31 mars 2012

Qu’est donc ma vie devenue ?

Le noir. Le calme. Le silence. Je ferme les yeux et j’aspire au trou noir. Rien. Personne.
Je ne demande pas grand-chose, juste un peu de temps, juste un peu d’attention. J’ai été écrasée par la machine comme on écrase les données, effacée du disque dur, balayée d’un coup de souris. J’ai piétiné mes traces, je deviens transparente, je m’évanouie de la surface des choses. On ne me voit ni ne m’entend. Je n’existe plus.
Je rêve d’être très très loin, dans un autre monde de fantaisie. Je vois l’océan, les voiliers, la montagne et les fougères. Là-bas la lumière tombe du ciel, les légendes s’incrustent sur les maisons et les histoires sont dans la peau. Le guerrier lutte dans un combat égal où la nature et la nuit le provoquent et le protègent.
Et sur mon bureau en faux bois, sous des néons artificiels, je respire les solvants en tapant sur du plastique. A l’intérieur, je meurs.
(Caroline)

29 mars 2012

Le chemin de l'artiste...semaine 4 ? vraiment ?


La discipline... Faire des gammes, des longueurs, du petit latin, la vaisselle après avoir mangé, des abdos - tout cela m'a toujours paru extrêmement difficile. M'astreindre à faire une même chose quotidiennement ou même régulièrement, j'ai beau savoir aujourd'hui (je dis bien savoir et pas seulement croire) que c'est la voie de tout progrès, je n'y suis vraiment arrivée que pendant quelques mois, lorsque j'avais commencé à vider mes vieux carnets sur Tumblr, et je bénéficiais là d'une double facilité : c'était quelque chose qui me plaisait, avec une gratification immédiate (un billet publié = un résultat concret), et je rendais des comptes à Marc, qui est un vrai coach et un vrai ami.
J'ai su tout de suite, lorsque je me suis lancée dans la lecture (censément) active de The Artist's way que n'en parler à presque personne et suivre le truc dans mon coin me rendrait d'autant plus ardue la discipline quotidienne devant accompagner le programme.

Prends soin du Mogwai qui est en toi

 Où en suis-je aujourd'hui, théoriquement au milieu de la 4ème semaine ?
  • J'ai écrit mes 3 pages du matin avec de plus en plus de régularité sur toute la semaine 2 et  le début de la semaine 3. Pas toujours le matin, pas toujours 3 pages complètes. Si quelque chose m’interrompt, je donne la priorité à l'interruption. Une page de plus ou de moins me dis-je, ça ne change pas grand-chose. Et là, je me rends compte que je n'ai pas poursuivi l'exercice depuis samedi dernier, soit depuis le début de mes vacances. Je ne m'en étais même pas aperçue. J'aurais pourtant largement pu utiliser des trajets de train ou de métro pour m'y atteler (je n'ai pas envie de le faire au réveil, à moins que l'on me démontre que c'est vraiment le moment idéal), mais j'ai tout bonnement oublié. Pourtant, la conscience du "chemin" de Julia n'a jamais cessé de m'accompagner. J'ai le sentiment de rester dessus. C'est un état d'esprit avant tout, isn't it ?
  • D'ailleurs, je profite avec allégresse d'un retour en force de belles synchronicités dans mon quotidien. J'ai même fait un rêve prémonitoire (sur un thème artistique qui plus est). La vie m'a apporté sur un plateau l'exercice parfait pour me remettre à écrire de la poésie. Du coup je profite et ne m'inquiète pas trop de gâcher le parcours avec mon laxisme de cancre.
  • Mon "artist date" de la semaine 3 : flâner deux heures dans le quartier des Batignolles en profitant du calme ensoleillé de ce printemps mirifique. Manger une grosse crêpe sur un banc. Lire le nom des fleurs.
  • Mon "artist date" de la semaine 4 : lire dans le train pour le Havre le premier volume des Brèves de comptoir, qui m'ont réjoui le cœur. La préface est superbe, et il y a dans la démarche, dans ces petits éclats pris au réel quelque chose qui me touche profondément. Rendre au monde sa beauté. Lui dire : j'ai remarqué. C'est pour cela que aussi que j'aime tant la photo et les croquis sur le vif.
  • Concernant les divers exercices proposés par Julia, ce n'est pas vraiment brillant. J'en ai fait quelques uns par écrit mais pour la plupart, je me suis contentée d'y réfléchir (pour ne pas dire d'y rêvasser). J'ai toujours de plus ou moins brillantes raisons de ne pas les faire strictement : soit je les ai déjà faits par le passé ou ce sont des réflexions que je mène déjà naturellement au quotidien depuis quelque temps (typiquement, sur les gens desquels il est bon de s'entourer ou pas), soit je ne me sens pas vraiment concernée. Bref, heureusement que le bouquin est à moi, je me réserve la possibilité de retourner y jeter un œil plus tard, qui sait.
  • Nous sommes déjà jeudi et je n'ai même pas lu le chapitre sur la semaine 4 ! Là aussi j'ai une excuse : je suis en vacances et ça brouille ma perception du temps. En plus je suis déjà débordée et je pars demain en voyage. M'enfin. Bon, je le lirai tout à l'heure.
la vie imite la mode bien plus que la mode n'imite la vie

22 mars 2012

Extension du domaine de la vie

Lu aujourd'hui sur le savoureux blog Absofruitly :

"J’aime bien me rendre compte que mes goûts évoluent, j’ai la sensation d’avancer dans la vie. J’ai ainsi découvert qu’après des années de haine farouche, j’adore à présent le gingembre servi avec les makis. Alors que quand on regarde le truc objectivement c’est piquant et rose, et ça a un arrière goût de savon. Je me sens supérieure à ceux qui n’aiment toujours pas : j’ai l’impression d’avoir compris un truc hyper complexe."

Le premier gif animé de ce blog. On va mettre ça sur le compte du retour à la mode des années 90.


Un jour, j'aimerai la Guinness et peut-être même les ris de veau. Je pourrai écouter du Mahler ou lire du Claude Simon.

14 mars 2012

Le chemin de l'artiste, pourquoi pas ?

J’ai sauté le pas. Un an après que Caroline m’en a parlé, après que Laetitia a partagé cette expérience étonnante sur son blog et m’a encouragée à m’y engager à m’en tour, j’ai commandé le best-seller de Julia Cameron, The Artist’s way, pour suivre avec beaucoup de curiosité et d’esprit ludique son programme de remise en jeu de la créativité. Contrairement aux personnes qui s’inscrivent aux stages de Julia, je n’ai pas entamé la lecture du livre à un moment où je me sentais bloquée artistiquement, mais presque, à l’inverse, au moment où mon spectacle Je Vous écris d’un pays lointain (sans doute le travail le plus personnel que j’aie eu la chance de faire au cours de mes aventures théâtrales) était porté à la scène – autant dire : à un moment d’épanouissement créatif total. Mais peut-être appréhendais-je justement la redescende, le moment de creux après la bonne tempête ; ou avais-je été mise en appétit de création par les derniers préparatifs. Et pour être honnête, j'ai très peu écrit de poésie ces trois dernières années, presque pas dessiné, et beaucoup rêvé devant la créativité des autres.
Robert Crumb et sa muse

Toujours est-il que me voilà aujourd’hui au milieu de la deuxième semaine d’un parcours en douze étapes (vous trouverez le détail ici), et que ressens d’une part un élan très fort, presque inédit vers la part artistique de ma vie (le simple fait d’acheter ce livre était déjà une façon de reconnaître que oui, créer est bel et bien ce qu’il y a de plus important pour moi, ma raison d’être oserais-je avouer) – et d’autre part, une grande paresse face aux nombreux exercices demandés par Mrs Cameron.

Par rapport à d'autres lecteurs que je connais, je suis probablement mois agacée par le discours assez mystique de Julia (parce que je suis moi-même portée par un certain mysticisme, et parce que je suis habituée à lire des blogs américains un peu perchés). En revanche il y beaucoup de pages superflues me semble-t-il, beaucoup de texte écrit pour faire du volume (peut-être son éditeur la payait-il au nombre de signes?). Et étant curieuse de coaching et de développement personnel depuis déjà plusieurs années (le temps passe vite ! il n’y a qu’à consulter les archives de ce blog pour en prendre conscience), je me retrouve en terrain familier avec un certain nombre de ses propositions. ...D’excellentes mauvaises raisons pour me montrer paresseuse me direz-vous, et parcourir le livre en traitant la plupart des tâches proposées par-dessus la jambe.
D’où l’idée de venir en parler ici, comme les autres l’ont fait avant moi.


Où en suis-je donc ?
-          Un des outils essentiels proposés par Julia Cameron, le plus important semble-t-il, est les « morning pages » : 3 pages d’écriture automatique à faire quotidiennement au saut du lit, pour vider sa tête trop pleine des préoccupations qui l’encombrent et pouvoir la remplir avec autre chose. Ce qui est sûr : j’ai noirci 3 pages de carnet tous les jours ou presque, mais jamais au saut du lit. J’ai des choses beaucoup plus importantes à faire à ce moment-là. ¾ d’heure plus tard, je ne dis pas.
-          Autre outil, beaucoup plus réjouissant je trouve : l’ « artist date », un rendez-vous avec son artiste intérieur, qui est un grand gosse, et apprécie donc qu’on lui propose des activités futiles ou inédites. La semaine dernière, je me suis longuement promenée dans le cimetière de Chantilly (réflexions subséquentes à venir sur cet autre blog auquel je participe). Et aujourd’hui, j’ai regardé la couleur des sacs à main au rez-de-chaussée des grands magasins du boulevard Haussmann, pour voir si le fluo était vraiment au top de la mode. Je me suis acheté une paire de lunettes de soleil bon marché et très drôles (pour moi les montres et les lunettes de soleil doivent être bon marché et drôles). J'ai rêvé de composition florales chez Trousselier.
-          Je n’ai pas du tout fait la majorité des tâches de la semaine 1, lesquelles tournaient essentiellement autour du fait de combattre les démons qui dans notre enfance avaient bridé notre créativité. En revanche, y réfléchir m’a permis de me rendre compte que j’étais extrêmement bien entourée depuis longtemps, et que mes proches étaient pour beaucoup dans l’importance que j’accordais à l’art et à la créativité en général. En revanche, l’amateurisme éclairé étant quelque chose de très ancré dans mon histoire familiale, pourrais-je assumer de ne faire « que » créer ? Au final, cette première semaine a été essentiellement consacrée à exprimer ma gratitude. Je pense que je vais continuer.
-          Un exercice amusant : lister des vies que je voudrais vivre. Et essayer de les vivre, par petits bouts, à l’intérieur de cette vie-ci. Les circonstances des représentations de théâtre étaient très favorables pour moi, j’ai pu chanter, danser, monter sur scène… et après avoir accompagné une amie essayer des robes de mariée, avoir moi-même essayé d’en dessiner une, chose que je n’avais pas faite depuis très longtemps (« styliste » faisait partie de mes vies rêvées étant enfant). Il m’en reste 2 à vivre cette semaine, je ne sais pas encore quoi choisir.

illustration du génial MyDeadPony

A suivre !

1 mars 2012

Nourrir

Nourrir le centre duquel je peux rayonner :
Joie, amour, bienveillance, compassion, OUI ET, sens du jeu, sens de la fête, enthousiasme, don, attention à l'harmonie cosmique.
Nourrir ce qui en moi est santé, aisance. Appréhender les choses de l'intérieur, pour mieux avancer parmi elles.